top of page

Chambre 108

31 janvier 2016 à 8h30 Salle polyvalent de Pierrelaye, j'arrive la voiture chargée des restants du décor que je n'ai pas pu amener la veille. Christophe est déjà là qui m'attend sous une petite pluie fine, temps pourri depuis hier, j'espère que ça ne va pas rebuter les gens et qu'ils viendront nous voir.

J'appelle Jérome qui nous ouvre la salle, on décharge la voiture, Françoise et Bob arrivent à leur tour presqu'à l'heure mais ils sont excusés car ils habitent loin. Nous commençons par installer une centaine de chaises, espérant les remplir de spectateurs attentifs, c'est pas gagné, mais on y croit. Ensuite on fait un grand mur avec des panneaux pour créer un peu d'intimité dans cette immense salle. On s'occuperait bien du décor mais le régisseur n'est pas arrivé, nous tairons son nom par pudeur. 10h00 passées, enfin le voilà à son rythme, on va pouvoir avancer. On règle les projecteurs, on monte les murs, une fenêtre, un couloir. Pause casse-croûte et ça repart on règle les effets et là, surprise du chef, le fil de connexion entre l'ordinateur et la régie n'est pas le bon. Je ne panique pas, je rentre chez moi pour essayer d'en trouver un, je croise mes beaux-parents qui arrivent de province pour nous voir jouer, il est 15h00 passées, ouf! Le fil fonctionne on va pouvoir l'avoir notre sonnerie de téléphone. 15h30 le régisseur n'a pas compris que nous jouions dans une demi-heure, panique! Il n'a pas fini ses réglages et le public est devant la porte. Mathilde et Patricia gère les entrées.

15h55 on est enfin prêt, le public s'installe, houlà ils ont l'air nombreux! Je regarde la salle une dernière fois par le coin du rideau, Bob me dit qu'il ne sait plus son texte, je lui dis que moi non plus, ça ne le rassure pas. L'infirmière vérifie qu'elle a bien les thermomètres, ils sont bien là, la température monte, ça tombe bien.

La musique d'ambiance s'éteint, la salle est dans le noir, Micael ouvre le rideau, Bob devenu Bertillon entre en scène. Pour ma part, c'est le moment où je me liquéfie, où j'ai le cerveau vide, où je voudrais être à 1000 kms, et pourtant en même temps si impatient de rentrer en scène.

L'infirmière entame sa réplique je me sens comme aspiré au milieu du décor, j'ai laissé toute ma trouille dans la coulisse, l'émotion m'étreint la gorge, mes premiers mots ont du mal à sortir mais c'est comme une libération.

Ma première réplique est déjà oubliée, l'infirmière est au pas de charge, pas le temps de se poser trop de question et par bonheur le public réagit dés les premières tirades.

Merveilleux public qui nous a porté toute la pièce, qui a ri, qui a sûrement était choqué parfois ou ému d'autres fois mais qui était présent toujours.

C'est pour ça qu'on s'est levé tôt ce dimanche, pour ça qu'on a galéré, qu'on s'est inquiété, qu'on s'est rassuré, c'est pour ce bonheur là  qu'on accepte de tout donner, de s'exhiber, de faire le pitre et d'espérer que tout ceci recommence encore et toujours, dans d'autres lieux pour voir d'autres visages.

Ah oui! Quel beau dimanche ce fut!

C'est dimanche! Alors bon dimanche! Sous vos applaudissements (comme disait l'autre)

CHAMBRE 108

Une pièce

de Gérald AUBERT

 Mise en scène par

 Le pied en coulisses

 

 

MERCI

MERCI

MERCI

MERCI

MERCI

MERCI

MERCI

MERCI

MERCI

MERCI

MERCI

MERCI

MERCI

Evidemment si y a d'la sauce !

bottom of page